Songwriting in Action : Everybody Nose

Pharrell Williams est probablement la pop star incarnant le mieux les années 00. Indépendament du fait qu’avec son physique félin et sa voix de falsetto il a tout compris à la mécanique intime des filles comme me le calaferta à l’oreille Claire de la teck mob, c’est un skateur multi-instrumentiste, tatoué all over, et, 00s oblige, un sulfureux et sirupeux fan de bling bling.

Accessoirement il s’agit d’un producteur multi-platine en solo (Madonna) ou avec son pote Chad Hugo sous le nom des Neptunes (Justin Timberlake, Britney Spears) passant en revue tous les tyles principaux de la pop 00 (r&b, funk, rock, rap) avec la même aisance.

Quelle joie de le voir avec son groupe N*E*R*D remettre à l’ordre du jour cette drum&bass fuselée et élastique, avec cette urgence qui évoque irrévocablement l’inusable New Forms de Roni Size, un des 5 meilleurs albums des 90s. Un hommage bienvenu en cette époque où ou nous ressert les 80s jusqu’à la nausée.

Que ce soit en solo (l’immense Frontin‘ de 2003 avec Jay-Z, seule réponse en 20 ans à la mesure du Kiss de Prince), avec N*E*R*D (on pense à Provider) ou encore sur l’imparable Señorita, où Justin fait chanter le public sur le pont, le tube Pharrellien comporte souvent cette structure avec un refrain et un couplet jumellés dans un rythme languide et catchy avant un pont inattendu, surgissant de façon abrupte, offrant un atterrissage mellow. Everybody Nose avec son histoire de filles allant se poudrer le nez armées d’un billet de 100$ dans les toilettes des night club, perpetue cette tradition.

A la différence près ici, que le couplet/refrain est une drum&bass furibarde, donc, (avec cette injonction de gardien de prison vociférant all the girls / standing in the line / for the bathroom) et le pont une soul guimauve créant un appel d’air. Celà devient passionnant lorsque les deux se superposent pour terminer dans un final jubilatoire.

Galvanisant et puant la coke. Un candidat sérieux au single de l’année.