L’antisarkozysme n’est pas une politique | Telos.
Ce n’est pas tous les jours que l’on déniche un auteur dont le discours résonne d’un tel écho.
Un grand nombre des problématiques qui me mettent mal à l’aise aujourd’hui en tant que personne plutôt à gauche, dans ma relation à la chose politique sont, comme par je ne sais quelle magie, levées et élucidées par Grunberg.
Avec cet article : l’anti-sarkozysme dont Heavy Mental traite ici, là, encore ici ou encore là. Quelques extraits :
En France, la rhétorique politique a toujours préféré, comme figure principale, l’opposition du peuple contre ses tyrans (…)
Ce thème, qui réapparaît de loin en loin, constitue notre mode privilégié d’organisation du débat politique. Il a ceci de particulier qu’il porte un modèle d’opposition au pouvoir politique qui consiste à mettre en cause sa légitimité en l’accusant de violer ses principes. Dès lors il n’est pas prioritaire d’opposer un projet à un autre. (…)
Il traduit davantage les faiblesses de l’opposition qu’une capacité de proposition et un programme d’alternance crédible ; davantage le vieux penchant pour le ” dire ” que la capacité à ” faire “. Certes, Nicolas Sarkozy a poussé loin la présidentialisation du régime. Mais il s’agit plus d’une différence de degré que de nature par rapport à la pratique de ses prédécesseurs (…)
Il faudra bien en finir un jour avec l’attitude schizophrénique de nombre de responsables politiques à l’égard du régime, qui consiste à le vilipender dans l’opposition mais à profiter de toutes les ressources qu’il offre une fois au pouvoir. (…)
Mais c’est surtout avec l’éblouissant Sortir du Pessimisme Social, co-écrit avec Zaki Laïdi, ouvrage dont je me délecte de la lecture et sur lequel je reviendrai très bientôt, que Grunberg saisit le coeur même de l’impossibilité de la gauche française à penser cette société qui évolue à une vitesse stupéfiante.
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