Citations du Dimanche : Salman Rushdie

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“L’exil est un rêve de retour glorieux.”

J’ai englouti durant les vacances les 700 pages de Joseph Anton, l’autobiographie de Salman Rushdie. Quelle joie de découvrir, narrées dans ce style baroque et brillant, les coulisses de l’écriture de chefs-d’oeuvre tels que les Enfants de Minuit, le controversé, stupéfiant et souvent indéchiffrable Versets Sataniques, Le Dernier Soupir du Maure ou La Terre sous Ses Pieds (OK : celui-ci est un peu moins enthousiasmant).

Tout comme Nabokov et Kundera, Rushdie est un de mes auteurs préférés. Et tout comme Nabokov et Kundera, c’est un auteur exilé dont l’oeuvre est innervée par les questions relatives à l’enracinement, aux dimensions multiculturelles et à l’influence des soubresauts du monde sur les trajectoires des personnages.

Cette citation a une petite histoire puisqu’elle est tirée des Versets où, prétée à un des protagonistes, elle porte une forte connotation revancharde. L’auteur s’est surpris à se la réapproprier par la suite, avec une pointe de nostalgie désabusée alors qu’il était interdit de séjour en Inde, le pays de son enfance, pays qu’il a chanté avec cette éloquence chatoyante dans l’ensemble de son oeuvre.

Citation enfin qui résonne particulièrement pour ceux qui se sont exilés et qui éprouvent un sentiment ambivalent à l’endroit de leur pays.

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