#LeadWithRespect : un enjeu du management du 21ème siècle

Lead With Respect is a terrific book that puts the elements of genuine motivation into a broader context and helps leaders translate those principles into action.” (Daniel Pink)

(English Version)

Freddy & Michael Ballé viennent de publier leur nouvel ouvrage : Lead With Respect. Il s’agit d’un Business Novel, format qui a déjà apporté 2 Shingo Prizes à la fine équipe avec leurs précédents ouvrages The Gold Mine et The Lean Manager. Avec ce livre, les auteurs se concentrent plus précisément sur une question : comment diriger une organisation du 21ème siècle en faisant preuve de respect à l’endroit des équipes et des employés. Depuis la perspective de ce blog, il s’agit d’une question fascinante.

En tant que manager, j’ai utilisé #hypertextual comme un support pour étudier le management du 21ème siècle : méthodes agiles, Enterprise 2.0, Management Lean, Entreprise libérée etc … et cette authentique question de leadership a été en permanence sous-jacente.

Le problème avec la littérature sur le Leadership

J’ai lu mon lot d’ouvrages sur le leadership et, bien que je n’aille pas aussi loin que Jeffrey Pfeiffer qui recommande simplement d’en arréter la lecture, je vois trois problèmes importants avec ce type d’essais. Le premier est que les histoires sont toujours écrites a posteriori. Et rétrospectivement, il est toujours facile d’expliquer le succès.

Le second problème est que parfois j’ai le sentiment que les Success Stories sont en quelques sortes adaptées pour bien entrer dans le moule d’un concept donné. A mon humble opinion, il s’agit d’un des travers d’un ouvrage tel que Freedom Inc., qui bien qu’étant une intéressante source d’inspiration, présente ce travers. L’exemple de l’histoire de Harley Davidson est particulièrement éloquent car il est de notoriété publique qu’il s’agit là d’une mise en oeuvre d’une approche Lean.

Le troisième problème est que je ne vois que rarement des pratiques claires de leadership qui ont été reproduites avec succès et qui disposent d’un historique chiffré convaincant. Très souvent j’ai l’impression qu’il s’agit de voeux pieux encodés dans des concepts suffisamment abstraits pour pouvoir intégrer dans la plasticité de leur moule des retours d’expérience différents (le débarassons-nous des managers et tout sera réglé en est un exemple particulièrement représentatif).

Le Leadership Lean

Ce qui me fascine avec le management Lean est qu’il s’agit d’un système. Ce système propose des pratiques encodées pour chacun, quelque soit sa position ou ses responsabilités dans l’organisation. Par ailleurs, cette approche propose une base éloquente de retours d’expérience, que ce soit en termes de résultats ou de variétés d’industrie, de métiers ou de secteurs d’activités.

C’est une chose d’expliquer les succès a posteriori. C’en est une autre de définir une vision et des objectifs clairs que l’organisation atteindra ; de décrire comment l’organisation gérera les situations inattendues ; de définir des pratiques claires pour les dirigeants, managers, opérationnels et de voir l’organisation réussir, de façon sereine, cohérente et soutenable, ensemble. C’est ce que je vois avec des mises en oeuvre du Lean.

Lead With Respect explique cela à merveille. Pas de place ici pour des voeux pieux, de concepts abstrait ou de succès expliqué a posteriori. Il est question d’une dirigeante qui découvre le coeur du management Lean en développant les personnes de son organisation. Il s’agit de l’histoire d’un parcours d’apprentissage avec tous les pièges, chausse-trappes et inévitables erreurs. Ce livre explique surtout comment développer le seul avantage compétitif qui a de la valeur dans l’économie du 21ème siècle : la culture de l’amélioration continue.

Lead With Respect essaye ce faisant de répondre à ces questions essentielles de leadership : qu’est-ce que diriger avec respect ? Que signifie faire preuve de respect envers les employés et collaborateurs ? Existe-t-il des pratiques qui peuvent être appliquées dans des contextes différents tout en apportant des résultats significatifs ? Pourquoi est-il nécessaire pour un dirigeant du 21ème siècle de montrer du respect pour réussir ? Quels sont les coûts d’une absence de respect des dirigeants à l’endroit du reste de l’organisation ? Quelle est la relation entre le respect des employés et l’avènement d’une culture de l’amélioration continue ?

#LeadWithRespect Meme

Le Lean en général et cet ouvrage en particulier apportent quelques éléments de réponse à ces questions. Je suis certain qu’il existe d’autres pistes et je serai ravi d’entendre les vôtres. Et pour faire revivre cette tradition old school (circa 2004) je souhaiterais inviter des camarades bloggers à se pencher sur ces questions et me donner leur point de vue : Bertrand Duperrin, Anthony Poncier, Claude Super, Gilles Mantel, Pierre Pezziardi et Thierry de Baillon. Voyons si ce sujet exercera le même pouvoir de fascination sur eux …

4 Comments

  1. Merci Cecil,
    Je n’ai pas encore lu ce livre, …..
    Tout d’abord, j’ai un souci avec les terme de “leadership” et de son utilisation ci et là : je ne sais pas a priori à quoi il correspond dans l’esprit des auteurs !
    Pour moi le leadership est une capacité à dessiner une vision et à embarquer les talents nécessaires pour la réaliser.
    Pour moi, le respect est clef car il au coeur de la stratégie de recrutement des meilleurs au service de la réalisation de la vision.
    Ceci étant dit, ce que le système lean peut apporter du fait de la focalisation sur la réalisation des objectifs, c’est une remise salutaire de “l’église au milieu du village”.
    Le lean, c’est avant tout un système concret, comme tu le dis, servi par une approche pragmatique et peu idéologique.
    Les serviteurs des idéologies assènent plus souvent qu’ils ne parviennent à convaincre. Ils sont également les plus fervents partisans du contrôle au niveau des processus, parfois bien plus qu’à celui des résultats.
    A mon humble avis, il s’agit d’une énième illustration de l’opposition entre les tenants de la délégation et de la confiance versus les apôtres de l’efficacité d’un système post taylorisme.
    En fait, on aimerait tous constater que le respect est au centre des relations sociales et que lui seul permet d’être réellement performants et efficaces, mais force nous est de constater que ce n’est pas toujours le cas, même si la capacité de nuisance des autocrates est aujourd’hui sérieusement mise à mal du fait d’une certaine transparence sur les réseaux sociaux.

  2. Merci Claude pour ce commentaire. Dans l’esprit des auteurs Leadership correspond ici au rôle et à la fonction de dirigeants d’entreprise. Le personnage central du livre étant ici la CEO d’une Software Company.

    Il y a plusieurs définition au Leadership ou plus précisément plusieurs expression de la différence entre Leadership et management. Celle de Drucker : “Leadership is doing the right thing, Management is doing the things right”. ou celle de Kotter : Management is dealing with complexity, Leadership is dealing with Change.”

    Pour ce qui est de ton dernier point avec lequel je suis complètement aligné, la perspective de Céline sur le sujet est très éclairante :

    “Leading with respect is not just a matter of personal ethics. It has to show, in actual behaviors and practices. It requires a constant effort of self-awareness, self-demanding mindset, and empathy with the diversity of team members. ”

    Merci de ta contribution !

    http://weneedsocial.com/blog/2014/8/24/leading-with-respect

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