Trente années dans le numérique

mark richards

(Photo Mark Richards)

Le lundi 5 Septembre 1988, fraîchement diplômé de l’IUT de Nice avec un DUT Génie Electrique et Informatique Industrielle (GEII) – option Automatismes et Systèmes, je démarrais ma vie professionnelle au Centre d’Etudes et Recherches de IBM à La Gaude, sur les hauteurs de la région niçoise, à un poste de programmeur junior.

J’ai déjà évoqué quelques une des ces aventures mais ce billet a pour objectif de relier ces différentes anecdotes et proposer une synthèse chronologique de ces trente années dans le numérique (même si, au début, on appelait cela l’informatique) …

1. 1988-1995 : apprendre le métier de programmeur

Je découvre durant ces années le métier de programmeur à travers différents postes au sein de très grandes entreprises, souvent internationales (IBM, Amadeus). Ce goût de l’international a dès le début, façonné mon appétence pour les problématiques interculturelles. Mis-à-part une mission passionnante au laboratoire de la marine nationale à côté de Bandol, grâce à laquelle je vais découvrir le C et Unix en 1990, tout cela se passe dans un contexte technique mainframe IBM (en particulier TPF). Fonctionnellement, je développe à Amadeus de 92 à 95 une expertise sur les systèmes de réservations de compagnie aériennes, compétence qui va me lancer sur la seconde phase de ma carrière. Au point de vue managérial, je découvre les dix commandements de l’Egoless Programming, qui résonnent toujours aujourd’hui.

2. 1996-2004 : consultant indépendant

Je deviens consultant indépendant TPF / airline systems chez British Airways à Londres (96-98) puis à Lille (98-99) et enfin Zürich (99-2004). L’expérience à Londres sera la plus importante pour la qualité des missions et la confiance dont je bénéficie. Je deviens rapidement chef de projet, et développe d’excellentes relations avec les personnes de mon équipe. Cela va me permettre de développer une certaine assurance et surtout me convaincre que le fatalisme franchouillard sur le contexte de travail est une fausse croyance.

Cette belle histoire se termine en queue de poissons le 11 Septembre 2001 et ouvre la porte à la troisième étape. Malgré mon expérience internationale, je ne parviens pas à trouver d’emploi en France. Il me faudra pour cela passer un diplôme d’ingénieur avec l’INSA Toulouse dans le cadre de la VAE (2002-2004). Je souhaite remercier un cadre recruteur de l’équipe Softeam à Nice qui, à l’hiver 2002, m’a accordé un long entretien téléphonique et m’a conseillé cette démarche. Le diplôme dans la poche, j’obtiens un poste superbe en un mois à Bordeaux : la drh.fr en action.

3. 2004 – 2011 : management agile

Je démarre ma carrière de manager en 2004 en rejoignant une start-up Bordelaise spécialiste des services de jeux vidéos pour le mobile : In Fusio. En charge d’une équipe de 8 développeurs “gavés déter[minés] comme on dit à Bordeaux, en deux ans, je découvre l’industrie des TelCo mais surtout la culture hacker et l’agilité : c’est une révélation.  Nous avons des itérations de un mois, un système d’intégration continue, des pratiques XP, un architecte orienté business, une architecture en micro-services, une plateforme avec une API simple à utiliser. Sur de nombreux sujets nous étions alors (2004-2007) déjà très pertinents sur des sujets majeurs d’aujourd’hui.

Je rejoins ensuite un éditeur logiciel pour lequel je serai respectivement responsable du support niveau 3 (la découverte du client : mieux vaut tard que jamais), responsable de l’équipe plateforme et, enfin, responsable de la mise en oeuvre du Lean Software Development, le passage de l’agile à l’échelle sur une R&D logiciel de 70 personnes.

C’est à cette époque (2007) que je démarre #hypertextual (qui s’appelait initialement Heavy Mental) que je vois comme un outil d’introspection et de réflexion sur le sujet du management et du numérique.

4. Depuis 2011 : coaching lean et agile

Je découvre le Lean lors de la mission Lean Software Development en 2011. C’est là encore une révélation. Cela marque aussi une inflexion sur la ligne éditoriale de ce blog, ce dernier me servant depuis de support pour formaliser mes apprentissages terrain (mes travaux sur le numérique de 2009 à 2011 étaient quant à eux très théoriques). Un premier ouvrage en 2013 (#hyperchange – petit guide la conduite du changement à l’ère du numérique) relate ces premiers apprentissages.

Je ne m’appesantirai pas sur ma conviction de la pertinence du Lean pour le management à l’ère du numérique – c’est le sujet de #hyperlean – ce que signifie l’avènement du numérique, mon second ouvrage. Contrairement à d’autres sujets sur lesquels je me suis penché avant de m’en détacher durant ces années, je me vois bien continuer à explorer cette thématique dans les années à venir, tant elle me semble intarissable.

Merci, merci, merci !

Il y a de très nombreuses personnes que je souhaiterais remercier. Je vais sans doute en oublier et je m’en excuse par avance : Michel Dompnier, Claude Lemoine, Frédéric Allard, Mohamed Badaoui, Hervé Chambrin, Fabrizio Calcabrini, Tony Knights, Kamel Foudil, Ahmad Salmassi, Andy Hall, Doug Turner, Rachael Johnson, Adrian Wallace, Alain Fichten, Henri Maselati, Georg Lüthi, Leo Hauser, Fred Süsskind, Peter Broad, Paul Wittwer, Edward Johnson, Jérôme Champagne, Patrice Nigon, Fred Brunel, Mickael Gilabert, Laurent Lecigne, Thomas Soulé, Michel Casabianca, Benoit Heib, Mathieu Leddet, Marianne Purvis, Michel Cavalier, David Griffin, Gilles Mantel, Adil Nahili, Nicolas Bacot, Xavier Ronteix, Michel Bernadotte, Thierry Loisy, Philippe Ribéra, Antoine Contal, Régis Médina, Marie-Pia Ignace, Christian Ignace, Pierre Jannez, Paul Gette, Bertrand De Graeve, Marc Legru, Alessandra Prosa, Dario Lo Scalzo, Thomas Deligny, Camille Brunat, Hervé Guéry, Dominique de Premorel, Elodie Atlan, Emmanuelle Marion, Florence Préault, Michael Ballé, Daniel T. Jones, Richard Kaminski, Scott Berkun, Ludovic Cinquin, Pierre Pezziardi, Frédéric Charles, Laurent-Pierre Gilliard, Serge Soudoplatoff, Benjamin Pelletier, Bertrand Duperrin, Jon Husband, Emmanuele Quintarelli, Stéphane Schultz, Rémi Rivas, Jean-Louis Brunet, Hélène Boulet-Supau, Sophie Rakotomalala, Christophe Riboulet, Cyril Dané, Grégory Verdon, Arnaud Barde, Isabelle Decobecq, Hossein Rouhi, Cédric Moncoqut, Laurent Casartelli, Jean-Christophe Maybon et Thomas Larzillière.

Alors trente ans de carrière dans le numérique cela se fête. Aussi me suis-je autorisé un petit cadeau lors de mon voyage cet été au Japon avec une magnifique Gretsch G6129 Silver Jet de 2006, produite à la fameuse usine de Terada, proche de Nagoya – la ville d’un célèbre constructeur automobile. Nous allons fêter cela en musique …

gretsch silver jet.jpg

3 Comments

  1. Un excellent anniversaire professionnel à toi Cecil 🙂

    Toutes mes félicitations pour ces trente années de services, tous mes encouragements pour les trente qui viennent, et tous mes remerciements pour la générosité constante dont tu fais preuve dans ton travail et tes écrits.

    A bientôt.

    PS : découverte de l’année, cadeau d’anniversaire dans le thème 😉

  2. Bonjour Cecil.
    J’ai un parcours semblable mais le point de départ est Montréal (génie info, PDP-11, Ultrix, Linux, C, Awk, Tcl, Python, Erlang, etc.). Par contre, pour les guitares, je penche plus pour les Line 6, Variax JTV-59 et Variax 700. Un pick-up électro-magnétique, ça fait plutôt années ’50, genre Elvis 🙂
    Où peut-on entendre cette merveille de Gretsch?
    Luc

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